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Oil and gas pipelines in Europe |
Copio abajo un artículo interesante del periódico suizo "Le Temps" sobre la transición energética, que es un tema importante en el libro que Aafke y yo estamos escribiendo sobre puertos en el mundo. Dentro de poco iremos a Los Angeles, donde "climate change and energy transition" is a key issue, o sea un asunto clave.
Or noir,
charbon, gaz naturel: il n’y a jamais eu autant d’énergies fossiles sur
le marché. La transition énergétique ne viendra pas du marché… ni des
sanctions contre l’Iran
Le Club de Rome avait tout faux. Au début
des années 1970, en plein choc pétrolier, un groupe d’académiciens
annonce la fin de l’or noir. Les Trente Glorieuses sont derrière et la
société s’interroge alors sur les limites de la croissance. Il ne
resterait alors plus que trente-cinq ans de consommation de pétrole.
Nous
sommes en 2018. Une tribu d’irréductibles analystes continue
périodiquement de nous resservir la théorie du haut de la courbe. Un
«pic pétrolier» serait sur le point d’être atteint, suivi d’un
irrémédiable déclin du carburant de la globalisation amenant directement
l’humanité dans l’ère de l’après-pétrole.
La consommation pétrolière? +105%
Mais
les faits sont têtus. Le monde consomme 97,4 millions de barils de brut
par jour. C’est 105% de plus qu’en 1973. Qu’importe les sanctions
iraniennes, le chaos libyen, le sabotage des pipelines nigérians.
L’avènement des voitures électriques, les parcs solaires ou éoliens et
autres engagements énergétiques non contraignants n’y changeront rien
non plus. L’économie mondiale a plus que jamais soif d’énergies
fossiles.
Si les cours n’ont pas pris l’ascenseur, malgré la politique
volontariste de l’OPEP et la perspective des sanctions contre l’Iran,
c’est notamment parce que le pétrole de schiste a pris la tangente. Les
Etats-Unis produisent 11,346 millions de barils par jour, et
l’exploration n’est plus taboue en Grande-Bretagne.
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Certes,
les découvertes d’hydrocarbures conventionnels sont à leur plus bas
niveau depuis les années 1950. A la suite de l’effondrement des cours en
2014, les compagnies pétrolières ont taillé dans leurs dépenses
d’exploration et de production. Il n’y a pourtant jamais eu autant
d’hydrocarbures sur le marché; et notre génération ne peut plus
prétendre enterrer le pétrole.
Le charbon en guet-apens
Plus
préoccupant encore. Après quelques années de déclin, le charbon regagne
des parts de marché (38,1% du mix énergétique mondial, selon le
rapport
2018 du pétrolier BP sur l’énergie mondiale) et a retrouvé sa place
d’il y a vingt ans. Glencore s’est d’ailleurs lancé, devant ses
investisseurs, dans une défense passionnée de la durabilité
(commerciale) de cette ressource. Le trader zougois, qui a investi près
de 3 milliards de dollars dans des mines australiennes, parie que la
croissance explosive en Asie contrebalancera le fléchissement de la
demande dans les économies mûres.
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Même
en Europe, où l’on croyait cette industrie reléguée au XXe siècle, on
continue à brûler du dioxyde de carbone pour produire de l’électricité.
Jusqu’au non-sens. «Les jours de beau temps et lorsqu’il y a un peu de
vent, les prix peuvent descendre en dessous de zéro. On vous paie pour
consommer», déplorait l’hiver dernier le directeur d’une maison de
négoce.
La transition ne se décrète pas
En Suisse, où les barrages tournent au ralenti et la production éolienne reste confidentielle, Romande Energie
admet
une part d’électricité provenant «d’agents énergétiques non
vérifiables» de 16%. Pas terrible pour effectuer un bilan écologique.
Sur le papier, la Confédération a pourtant décidé de tourner le dos aux
énergies fossiles. Fini la hausse des importations d’énergies fossiles!
On veut tirer la prise des centrales nucléaires. Et on veut les
remplacer par le solaire et le biogaz, sauf que ces deux énergies ne
représentent pour l’heure que 0,63% de la
consommation finale, selon l’Office fédéral de l’énergie.
La
Stratégie énergétique 2050 tourne le dos au gaz naturel, alors que la
Suisse s’apprête à jouer un rôle central ces prochaines années.
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Depuis
octobre, elle est capable d’inverser les flux gaziers, qui allaient
traditionnellement du nord de l’Europe (Norvège, Pays-Bas ou Allemagne)
vers le sud. Un
reverse flow qui anticipe l’après-nucléaire
allemand, l’arrivée du gaz de la mer Caspienne par le pipeline
transadriatique en 2020 et, à plus long terme, l’exploitation de
nouveaux gisements en mer Méditerranée orientale (Chypre, Israël,
Egypte).
Le Club de Rome n’avait pas pu l’anticiper: l’évolution
technologique du secteur énergétique permet de creuser toujours plus
profond, de tirer des conduits toujours plus loin ou même de se passer
d’une partie de ces tuyaux. Transporté par bateaux méthaniers, le gaz
naturel liquéfié (LNG, dans le jargon) permet d’interconnecter les
marchés américains, européens et asiatiques, qui fonctionnaient
auparavant en vase clos.
A l’ère de l’abondance énergétique, la
dynamique de la transition énergétique requerra davantage de volonté
politique que la signature d’accords non contraignants. Surtout si on ne
peut plus compter sur la rareté pour forcer la transition. Le Club de
Rome se hasarderait-il aujourd’hui à annoncer la fin du pétrole pour
2050?